Un bel anticyclone s'est installé cette 3ieme semaine de l'année et l'occasion était trop belle pour ne pas la saisir. Le choix de reporter cette rando autour Villeneuve d'Aveyron a été une réussite et c'est sous une T° certes bien négative(-5°C), mais sous un ciel bleu et un beau soleil que 19 randyneurs se sont retrouvés sur le parking de cette belle cité.
Bien emmitouflés, réchauffés par un bon café et un bon panettone, nous avons traversé la cité par la place des Conques, où se trouve la galerie de Jean-Marie Périer, rendu célèbre par ses clichés de stars de la chanson des années 60, la période des yéyés ! Exposition extraordinaire, qui mérite d'aller voir...
Puis nous avons emprunté un chemin avec 3 cazelles restaurées, qui nous a menés jusqu'au hameau de Pauty, où trône, telle une sentinelle, un curieux pigeonnier constitué d'une caisse à colombage reposant sur une tour ronde.
Puis nous avons effectué un petit détour par Toulongergues, autre beau village, avec son lavoir, son château et son église préromane, construite avant l’an mille et dont nous n'avons malheureusement pas pu apprécier toutes les richesses car la porte était close. Faudra y revenir 😉
Nous sommes arrivés à St Rémy à l'heure de la pause pique-nique que nous avons effectuée au soleil, le long de l'étang, sur des tables ! Le luxe, cela ne sera pas toujours le cas, faut pas rêver !!! 😆
Nous étions à mi parcours. Pour le retour nous avons suivi le GR 62B, le chemin de Conques à Toulouse, que nous avons quitté pour aller voir le tombeau du Géant, le pigeonnier du foirail et terminer par la croix de Sauveté, qui, avec 3 autres marquaient au Moyen Age, le contour d’un espace, où les fugitifs bénéficiaient d’une protection de l’église catholique et dans laquelle le loi de l’homme ne s’appliquait plus.
Boucle d'environ 18 km et de 400 m de dénivelé.
Très belle rando très riche en patrimoine, à refaire.
A jeudi prochain pour d'autres aventures.
IF -GS
Villeneuve d’Aveyron, la plus ancienne bastide du Rouergue
Villeneuve d’Aveyron est la plus ancienne bastide du Rouergue. Elle fait donc partie des cinq bastides du département, avec Najac, Villefranche-de-Rouergue, Sauveterre-de-Rouergue et la Bastide-l’Évêque.
Un village, deux histoires : de la Sauveté à la Bastide
Villeneuve d’Aveyon a connu deux périodes marquantes dans son histoire. Celle de sa création, placée sous la protection de l’Église, puis celle de son développement, placée sous la protection du Comte de Toulouse.
Du temps de la Sauveté …
Au 11e siècle, Villeneuve d’Aveyron était une Sauveté (Salvetat en Occitan). Une zone de refuge créée par l’Église. Elles garantissaient aux habitants et aux voyageurs un droit d’asile et une sécurité spirituelle (paix de Dieu) au temps où les violences seigneuriales sont monnaie courante.
Les Sauvetés avaient deux rôles : celui de peupler et cultiver des terres encore vierges, et celui d’accueillir les pèlerins sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Dans les Sauvetés, les ruelles étroites et sinueuses s’articulent autour de la place de l’Église ; et les limites sont souvent fixées par d’immenses croix de pierre. Les Sauvetés ont d’ailleurs souvent été à l’origine du développement de bourgades rurales dans le Sud de la France.
Villeneuve d’Aveyon a donc été fondée en 1053. Ozil de Morlhon, alors puissant seigneur rouergat, décide de partir en pèlerinage à Jérusalem. Pour le salut de son âme et de toute sa lignée. Là-bas, il promet de fonder un monastère bénédictin dont l’église rappellera celle de la Basilique du Saint-Sépulcre de Jérusalem et dont les bénéfices serviront à entretenir le tombeau du Christ. Les travaux sont confiés à la paroisse de Mauriac qui en hérite au décès du seigneur. Ils font de l’église et des terres environnantes une Sauveté, placée sous leur autorité et délimitée par 4 croix en pierre.
A la création de la Bastide
C’est en 1231 que Raymond VII, alors dernier comte de Toulouse, décide de transformer Villeneuve d’Aveyron en une bastide comtale. Les bastides ont été construites aux 13 et 14e siècles par des seigneurs ou des nobles pour faire face à l’augmentation des populations. Elles ont un plan en damier, autour d’une place de marché, elle-même entourée d’arcades. On en a compté jusqu’à 315 dans le Sud de la France !
Villeneuve d’Aveyron s’agrandit et un nouveau bourg se créé dans le prolongement de la Sauveté. L’Église s’agrandit, elle aussi. De style roman, elle se voit attribuer une grande nef de style gothique languedocien, afin de rassembler les nombreux fidèles et les voyageurs.
Villeneuve d’Aveyron devient bastide royale au 13e siècle avec le rattachement du Comté de Toulouse au Royaume de France. Au 14e siècle, elle est un important carrefour d’échanges économiques et commerciaux. Mais elle est également une étape pour les pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Le bourg est également (re)fortifié à cette époque, pendant la guerre de Cent-Ans. Il ne reste aujourd’hui que la tour-porte Cardalhac et la tour-porte Soubirane, donjon austère et impressionnant.
Au 15e siècle, les maisons du village s’embellissent et les fenêtres s’ornent de croisées à meneaux. Vous pouvez encore en voir sur la place centrale du village notamment.