Départ 7h30 - 20kms sans difficultés - 300m dénivellé
LA COUVERTOIRADE
L'ordre des Templiers Vers 1120, Hugues de Payns, chevalier originaire de la Champagne, fonde avec quelques compagnons une milice qui deviendra les "Chevaliers de l'Ordre du Temple".
A la fois moines et chevaliers, religieux et soldats, les Templiers s'assignèrent comme première mission la défense des routes dans le royaume de Jérusalem, avant que l'ordre ne s’organise autour des années 1140 en une véritable force militaire étendant son action à l’ensemble des Etats Latins.
L’ordre doit son nom à son installation dans la mosquée Al Aqsa sur l’esplanade du Temple de Salomon. Elle lui fut attribuée comme résidence par le roi de Jérusalem Beaudouin II.
En Occident les templiers se voient octroyer de nombreuses donations de terres et des redevances de toutes sortes qui sont organisées en commanderies et dont les revenus sont destinés à la terre Sainte. C’est dans les commanderies que sont recrutés les chevaliers qui prononcent les trois vœux d’obéissance, de pauvreté et de chasteté, comme tous les ordres religieux.
La fascination qu’exercent les templiers est en parti due à leur tragique disparition. Le 13 octobre 1307, sur ordre de Philippe le Bel, tous les templiers du royaume accusés d’hérésie, d’idolâtrie et de sodomie sont arrêtés. En 1312 au concile de Vienne l’ordre est aboli. Le dernier grand maître Jacques de Molay et deux autres dignitaires, déclarés relaps seront brûlés en 1314.
La mission des templiers avait pris fin après la perte des Etats latins en 1291 et l’opinion publique le leur reprochera : pour beaucoup l’ordre était devenu inutile.
Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem Au milieu du XIe siècle, bien avant que ne débute la croisade, des marchands d’Amalfi avaient fondé à Jérusalem, près du Saint Sépulcre, un hôpital à l’intention des pèlerins venant sur le tombeau du Christ. Après la croisade cet hôpital laïc va poursuivre sa mission d’hospitalité et se transformer en ordre religieux : l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Il sera reconnu en tant que tel par une bulle papale en 1113.
Comme l’ordre du temple c’est vers 1140 qu’il s’organisera en ordre militaire tout en conservant sa vocation première : l’hospitalité.
L’ordre de Saint-Jean de Jérusalem survivra à la disparition des Etats latins après la chute d’Acre de 1291. Dans un premier temps les chevaliers se réfugieront dans le royaume franc de Chypre avant de s’installer dans l’île de Rhodes, à partir de 1306, d’où ils seront chassés par les Turcs en 1522. En 1530 l’empereur Charles Quint leur donne l’île de Malte (on les appellera les chevaliers de Malte) où ils resteront jusqu’en 1798.
L'héritage des Templiers et des Hospitaliers à La Couvertoirade Le nom de Cubertoirata apparaît au XIe siècle comme simple mention dans le chartrier de l’abbaye de Gellone (Saint-Guilhem le Désert actuellement).
Les templiers sont présents à La Couvertoirade dès la deuxième moitié du XIIe siècle. Leur implantation en ce lieu est due à la présence de terres cultivables, d’eau pour les hommes comme pour les bêtes, d’un rocher convenant à la construction d’un château et d’une draille venant du Languedoc pour la transhumance.
Le village va se développer au pied de l’église et du château voisin, tous deux construits sur le même rocher. Sur ce Causse les templiers vont poursuivre l’activité agricole de leurs prédécesseurs : culture des céréales panifiables et élevage des ovins pour le lait, la viande et la laine.
Après l’abolition de l’ordre du temple au concile de Vienne de 1312, la commanderie de Sainte-Eulalie dont fait partie la Couvertoirade passe la même année aux mains des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. En 1328 le village compte 135 feux, soit entre 540 et 600 habitants.
C’est dans la deuxième moitié de la guerre de cent ans que le commandeur de Sainte-Eulalie, alors grand prieur de Saint-Gilles, décide de faire fortifier tous les villages de la commanderie. Les murailles enserrant le village seront construites en quatre années seulement, de 1439 à 1442.
Le Larzac connaîtra une ère de prospérité après la fin de la guerre de cent, en 1453. Sur ce territoire un certain nombre de maisons de la deuxième moitié du XVe siècle en témoignent encore. Mais un nouvel orage plus destructeur que le précédent s’annonce : les guerres de religion.
Pendant cette période le commandeur installe à demeure, dans le château, une petite garnison armée de mousquets avec à leur tête un capitaine. Cette précaution ne sera pas inutile et en 1562 l’évêque de Lodève devra venir en personne avec une troupe pour débloquer la place assiégée par les Huguenots.
La paix retrouvée le village se développe désormais à l’extérieur des murailles dans le barri. Mais il y aura encore une dernière alerte, en 1702, au moment de la révolte des Camisards dans les Cévennes proches. Ce sera la dernière.
Le dernier commandeur de Sainte-Eulalie et donc de la Couvertoirade sera le commandeur de Riquetti Mirabeau qui, lors de la vente des commanderies de l’ordre de Malte considérées comme biens nationaux se trouvait à Malte. A cette époque le château était déjà en très mauvais état et une petite partie servait de logement au fermier du commandeur.
Comme partout le village sera touché par l’exode rural mais la qualité de son patrimoine lui a permis de revivre et il s’est ouvert au tourisme de façon précoce dès la deuxième moitié du XIXe siècle.
"Bonnes gens qui par
ici passez, priez Dieu pour les trépassés"
LA PEZADE
Soixante ans ont passé depuis ce 22 août 1944, ce jour où vingt-trois maquisards du maquis saint-affricain Paul Clé sont tombés sous les balles allemandes, à La Pezade.Soixante ans déjà. Cela fait longtemps, pourrait-on dire dans notre langage courant et pour des faits sans importance ou communs.Mais pour la mort au combat de vingt-trois jeunes Français dans un soir d’été, pour la souffrance endurée et la cruauté subie, pour la douleur des familles et de leurs amis, le temps s’est figé.Le temps ne passe plus et il ne peut pas s’effacer. Aussi, soixante ans après le combat sanglant de La Pezade, il ne saurait être question de prescription pour la mémoire.Nous devons nous souvenir.Nous devons exprimer encore notre reconnaissance à ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour que la nôtre et celle des générations futures puissent se dérouler dignement, dans la liberté et la fraternité.Ce devoir de gratitude justifie à lui seul la cérémonie qui, traditionnellement, rassemble, chaque 22 août, une foule nombreuse et toujours aussi émue.Elle y honore la mémoire des résistants morts en ce lieu.Mais cet hommage est un effort pour mieux comprendre et faire nôtre le sens de leur engagement.
MALEVIL
un film de Christian de Chalonge avec Michel Serrault, Jacques Dutronc, Jean-Louis Trintignant, Jacques Villeret Tourné au chateau des Bourrines au nord de Laissac, puis sous le Rocher du Lion prés du Caylar et dans les gorges de l'Herault
LE CAYLAR
L'Homme s'est réfugié très tôt sur le site défensif naturel du Roc Castel, pourvu d'une source et d'abris sous roches. La fortification de l'endroit fut d'autant plus facile qu'il n'a suffit, aux premiers occupants des lieux, que de monter des murs entre les dolomies naturellement présentent pour boucler un périmètre. Le plus vieil élément de fortification de l'endroit se nomme la tour des romains, faussement nommer ainsi car l'origine de la construction ayant était attribuée aux romains alors qu'il semblerait plutôt, aux vues de nouvelles découvertes, qu'elle remonterait à l'Âge du Fer. Des maisons de l'époque Carolingienne, remarquable car taillée directement dans la masse rocheuse, sont appuyées sur le Roc Castel.
Si l'inventaire dressé en 1960 par G. Combarnous ne fait état d'aucun dolmen Cazalis de Fondouce, en 1900, signalait un menhir, relevé par l'Abbé Vinas, à
Combefère, lieu dit Peyre Plantade, à la limite du Caylar et des Rives. La grotte de Limonesque, au N-E du Caylar, a Livré du mobilier allant du chalcolithique au gallo-romain et des tessons,
datés du Hallstatt, auraient été découverts au Roc-Castel. La Carte Archéologique de la Gaule (D.Garcia et L. Schneider -1998) signale un certains nombres de découvertes en rapport avec la
période gallo-romaine : tegulae, dolia, amphores, céramique sigillée. La Via Domitia à partir de Nemausus (Nîmes) ou de Cessero (St Thibery) rejoignait Condatomagus (Millau) en passant par Luteva
(Lodève), avec la probabilité d'un passage près du site du Caylar, formant un seuil aisé , à l'entrée du Causse. Autant d'éléments archéologiques qui militent en faveur de l'ancienneté du
peuplement. J'y rajouterai un argument toponymique, car si Caylar peut provenir du latin castellare (endroit fortifié) il peut aussi être une appellation plus ancienne liée au pré-indo-européen
CAR (car- iu) ayant donné des Cayre, Cayret ou de la racine celtique CAL (pierre, rocher) à l'origine du mot Causse, Clapier. Le Roc-Castel, lui-même, pourrait
apporter sa "pierre" à l'édifice. Malheureusement, il est difficile de dater les aménagements que l'on y rencontre : banquettes, parapets, escaliers etc.
Historiquement, la première mention attestée du site date de 988, dans le Testament de Saint-Fulc
ran, avec CASTELARO.