Une T° de -3°C s'affichait sur le tableau de bord de ma voiture lorsque nous sommes arrivés à Grand-Vabre, ce jeudi 12 décembre pour une boucle de 16 km et de 600 m de dénivelé, proposée par les 2 Daniel(s ) du club.
Gants et bonnets de rigueur, café, panettone pris rapidement, voilà nos 13 randyneurs prêts et bien décidés à démarrer cette rando. D'ailleurs nous étions venus pour ça, non !!😉
Après avoir traversé le bourg, nous avons emprunté, pendant un long moment le GR 465 sud (Sentier de grande randonnée partant de Murat et rejoignant le GR 65 en dessous de Conques) jusqu'au hameau de Vielmont, direction la Cassanie jusqu'à la Roque Basse, puis une belle montée jusqu'à la Gineste avant de rejoindre la Roque Haute où nous avons fait une pause déjeuner sur des tables et au soleil ''le grand luxe''.
Il fallait bien recharger les accus avant de rejoindre et de traverser cette fois Vielmont et de prendre un joli chemin pour revenir au point de départ.
Certes du froid, mais un beau ciel bleu et du soleil… Bref, une très belle rando et une très bonne journée !
Merci à Damien, pour ses photos et à Berend, pour son hospitalité sur son sol. Merci aux Daniel(s) et à jeudi prochain !
GS et IF
L'étrange histoire de ces habitants de Grand-Vabre, qui ont cru à une vie meilleure, ailleurs...
Dans le contexte de licenciements massifs et de crise, les ouvriers aveyronnais prêteront attention aux recruteurs sans scrupules pour des destinations aux noms magiques de Californie ou d’Argentine. Nombre d’entre eux ont tenté l’aventure américaine.
Par exemple à San Francisco où ils achèteront hôtels et restaurants avant de revenir au pays. Si l’on se reporte à l’ouvrage de Daniel Crozes et de Danielle Magnes, consacré aux Aveyronnais et édité par Les Editions du Rouergue, on estime que 120 000 Aveyronnais ont quitté leur département entre 1850 et 1914.
Dans les zones rurales, la ferme ne suffit plus à nourrir les fratries. Un frère rallie le petit séminaire, le second file à Paris, le troisième reste au pays. Dès le XVIIe siècle, de nombreux Aveyronnais pratiquaient déjà l’immigration saisonnière, à l’image de ces scieurs qui partent, chaque hiver, louer leurs bras en Catalogne.
De ces grandes campagnes de sciage, ils rapporteront la Navaja. Les courbures hispaniques de ce couteau catalan sauront inspirer Pierre-Jean Calmels, le créateur du réputé couteau Laguiole. Encore que cette forme pourrait être antérieure…
Certains Aveyronnais comme la famille Poujade de La Vinzelle près de Grand Vabre sont partis en 1880 aux États-Unis tenter leur chance. Julien Poujade était de ceux-là. Parti avec son outil à faire des galoches et quelques bouts de cuir, la fortune ne lui a pas tout de suite souri. Après quelques déboires et des allers-retours au pays, il repart une troisième fois. Ce sera la bonne car il y fera fortune en ouvrant un hôtel à San Francisco. Lire plus de détail de son aventure dans le lien à la fin de l'article.
Renouons avec les cousins aveyronnais de San Francisco !
« San Francisco has only one drawback : it’s hard to leave. » Rudyard Kipling « San Francisco n’a qu’un seul défaut : il est difficile de la quitter ».
La migration des Aveyronnais vers San Francisco reste moins connue que celle vers Piguë ou Paris. Elle a fait néanmoins l’objet de travaux scientifiques, et plus récemment, a été le sujet de romans biographiques. Le site du consulat de France à San Francisco retrace l’histoire de ces petites « colonies » françaises (aveyronnaises, lotoises, basques, provençales ou alsacienne) qui contribuèrent à la prospérité de San Francisco.
Des chaînes migratoires, perlées mais continues, se formèrent depuis la région de Decazeville et de Montbazens pour l’essentiel. Elles furent significatives, si l’on considère toute la période de la migration (fin du XIXème siècle jusqu’aux années 1920). Nombre de mineurs et d’agriculteurs pour l’essentiel, partirent fonder des hôtels, tenir des blanchisseries ou encore des pompes funèbres sur les bords du Pacifique. Ils durent braver une traversée incertaine sur les paquebots de la Compagnie Transatlantique, jusqu’à la mythique Ellis Island à New York, qui a conservé la trace de leur arrivée. De là, ils rejoignirent la côte ouest par train où, à la force de leur seul travail, ils vécurent le rêve américain. Certains ont dû tout reconstruire après le tremblement de terre de 1906. D’autres revinrent dans leur pays natal fortune faite, alors qu’un grand nombre firent souche à San Francisco.
Les immigrés aveyronnais ont gardé des liens très forts au travers de la communauté catholique de Notre Dame des Victoires au centre du quartier français, longtemps animée par un prêtre aveyronnais. Ils créèrent le cercle Lafayette, du nom du général illustre que l’histoire de la France et des États-Unis ont en partage. Formidables destins que ceux de ces migrants, qu’une traversée de quelques semaines fît passer presque sans transition, d’une vie rude et rurale dans un XIXème siècle européen crépusculaire, à une vie urbaine et trépidante dans une des plus grandes métropoles des États-Unis d’Amérique du XXème siècle, dont ils devinrent les acteurs.
Et voici déjà les quatrième, cinquième et sixième générations de descendants de ces aveyronnais, devenus citoyens des États-Unis au tournant de la Première Guerre Mondiale. Malheureusement, le temps a commencé à faire son œuvre et les liens entre Aveyron et Californie se sont distendus. La brume tombe peu à peu sur le Golden Gate symbolique qui relie le Rouergue et le Pacifique, et l’oubli des racines aveyronnaises menace.
Partant de l’hypothèse que cette brume peut être dissipée et que le récit généalogique de cette migration doit être retracé et sauvegardé dans un lieu partagé, nous avons semé un arbre collaboratif et gratuit sur le site Geneanet (https://gw.geneanet.org/aveyronsanfrancisco_w ) que nous vous invitons à faire pousser en ajoutant à votre convenance, là une racine française, là une branche américaine. Cet arbre rassemblera les pièces dispersées de cet étonnant puzzle aveyronnais et californien et ressemblera ainsi à un de ces séquoias géants et multi-centenaires du Yosemite National Park à l’Est de San Francisco. Cet arbre permettra aussi d’échanger des informations, de partager des interrogations et de s’entraider.
Let’s go to San Francisco !
Jean-Christophe Bras
L'hiver par Anna de Noailles : C'est l'hiver sans parfums ni chants... Dans le pré, des brins de verdure Percent de leurs jets fléchissants La neige étincelante et dure...
Grand-Vabre, dimanche 19 novembre - Rando Club Monas
D'abord un peu de géo : Grand-Vabre, dans sa partie basse est situé en bordure du Dourdou, qui vient se jeter dans les eaux du Lot, près du pont de Coursavy, à la limite des départements de ...
https://randoclubmonas.over-blog.com/2017/11/grand-vabre-dimanche-19-novembre.html
7 ans après, déjà !
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Hôtel Ambassy appartenant à Julien Poujade, originaire de La Vinzelle, à San Francisco, 1904-1905,
Hôtel Ambassy appartenant à Julien Poujade, originaire de La Vinzelle, à San Francisco, 1904-1905. Julien Poujade, né en 1866 et décédé en 1933 au château de Selves, fut le type même de l'...