Une T° d'environ 30 °C nous était annoncée sur le Monastère ce Jeudi. Aussi, nous sommes allés chercher un peu de fraîcheur sur le Carladès. Et c'est au départ de Thérondels que nos 8 randyneurs se sont retrouvés pour une boucle d'environ 16 km et 510 m de dénivelé.
Située à 950 m d'altitude, Thérondels est la commune la plus septentrionale de l'Aveyron. Située en contrebas du Plomb du Cantal, elle est bordée au sud-est par le lac de retenue du barrage de Sarrans sur la Truyère, à l'est par le Brezons et son affluent l'Hirondelle, et arrosée par le Siniq et le ruisseau de La capelle -Barrès.
Après une bonne heure trente de route, ( Eh oui l'Aveyron est un grand département ! ) et une pause café sous les tilleuls sans doute, plus que centenaires, nous avons pris la direction de Brommat. Très vite une succession de beaux chemins nous ont conduits au barrage de Sarrans et à sa si romantique presqu'ile de Laussac.
Laussac est un site classé, il se visite à pied. On peut y admirer de jolies ruelles, qui nous conduisent jusqu'à la chapelle construite en l'an Mil, le seul vestige du monastère fondé par Saint Gausbert, qui abrite ses reliques. Dommage qu'en cette période touristique elle ne soit pas ouverte.
L'heure de la pause étant arrivée, nous avons savouré notre pique-nique dans un cadre très agréable dominant le lac. Certaines en ont profité pour se rafraîchir les patounes, avant de rattaquer !
La remontée vers Thérondels s'est faite à travers bois bien à l'ombre et l'envie irrésistible d'aller les arpenter a été récompensée par une bien belle cueillette de cèpes et de girolles.
La boucle étant quasiment bouclée, nous sommes passés par l'église de l'Assomption de Thérondels, qui abrite un joyau : Le christ en bois sculpté XII° qui a eu les honneurs du Musée du Quai Branly pour son exposition inaugurale.
La tradition veut que cette église ait été bâtie en l'an 1000. Cet édifice roman a été remanié aux XVème et XVIème. Les culots sculptés sont à découvrir, ainsi qu'à droite de l'autel la trinité figurée par 3 visages aux yeux communs..
Comme nous l'a si bien dit José, un fidèle randyneur : '' C'est une balade impeccable ! ''
Cela reflète parfaitement cette journée.
A jeudi prochain pour de nouvelles aventures estivales...
IF-GS
En 1929, on entame la construction du barrage de Sarrans, mis en service cinq ans plus tard. Il s’agit en fait d’un barrage hydroélectrique qui permet de fournir du courant à une ville comme Aurillac ou Rodez. Et pour le construire, il a fallu engloutir un village, et même un pont !
Contexte géographique et historique du barrage de Sarrans
Le barrage de Sarrans se trouve dans l’Aveyron (Occitanie), dans la vallée de la Tuyère. Plus précisément, il se trouve entre les communes de Sainte-Geneviève-sur-Argence pour la rive gauche, et de Brommat pour la rive droite. Ces deux villages sont aujourd’hui reliés par un pont suspendu. Le barrage retient les eaux de la Truyère et se situe entre les barrages de la Barthe et de Lanau.
En 1928, la Société des forces motrices de la Truyère, qui possède la concession des chantiers à cette époque, demande à construire un barrage. Rapidement, on autorise l’entreprise à mettre en place l’aménagement hydroélectrique de Sarrans et les travaux commencent en 1929. Environ 3 000 ouvriers vont aider à la construction du barrage, principalement des immigrés du Portugal, d’Italie, d’Espagne ou encore de Yougoslavie. On les logeait d’ailleurs dans les villages de Brommat et de Sainte-Geneviève-sur-Argence. Malheureusement, une cinquantaine d’entre eux auraient perdu la vie lors de la construction de la structure…
À cette époque, cette construction est le plus grand chantier d’Europe. On a en effet par exemple mis en place des lignes aériennes dans le but d’acheminer les matériaux (granit, ciment et basalte). De plus, on avait aussi besoin d’infrastructures spécifiques pour préparer le béton ou encore suivre les travaux.
En 1933, le président de la République Albert Lebrun visite le barrage. L’année suivante, on le met en service. En 1946, alors qu’on nationalise les entreprises de distribution d’électricité, on crée EDF. La société reprend alors l’exploitation, ainsi que la maintenance des aménagements hydroélectriques de la Truyère.
Le village et le pont engloutis
En 2014, on a vidé le lac de retenue artificiel pour le vidanger. On a donc pu voir le village de Tréboul et son pont, le pont aux Anglais, qui ont été engloutis dans les années 1930 afin de construire le barrage. Le pont a été construit au XIVe siècle, lors de la guerre de Cent Ans. Jean-Christophe Batteria, journaliste de France 3, explique :
« C’était un maillon essentiel de la route du sel, du vin et même des chemins de Compostelle. Fait de pierres de lave, il est dans un état de conservation extraordinaire. Il faut savoir qu’il est immergé sous 50 mètres d’eau. »
En ce qui concerne le village, il ne contenait ni église, ni cimetière, et ne comptait qu’une quarantaine d’habitants. Par la suite, Etienne Barthélémy, professeur d’histoire-géographie, a raconté à France 3 que l’expropriation causée par la construction de la structure était en fait une aubaine pour les habitants de Tréboul. En effet, on les considérait comme des gens assez pauvres, des fermiers ou métayers avec une richesse agricole très peu élevée. Dès lors, ils furent très heureux d’accepter l’argent proposé par EDF !
Depuis 1927, le pont aux Anglais est inscrit au titre des monuments historiques. Puisque EDF vide le lac artificiel environ tous les 40 ans, on imagine qu’il sera impossible d’aller voir le pont et le village de Tréboul avant minimum 2050. À moins d’aller faire de la plongée dans le lac (ce qui est peut-être interdit), impossible d’observer le village et le pont d’ici là…
Située aux portes de l’Auvergne, du Rouergue et de l’Aubrac, cette région affirme son identité Carladez. Ses maisons de basalte aux toits de lauze soulignent son attachement à l’Auvergne toute proche