Au lever du jour et durant toute la matinée, ce jeudi, un épais brouillard enveloppait le Monastère. Pas très encourageant pour la rando de l'après- midi. Heureusement en fin de matinée, Dame Météo, d'un coup de baguette magique a fendu le ciel pour faire place à un beau ciel bleu et une T° très printanière.
Il en fallait pas plus pour que 37 randyneurs se retrouvent au bord du lac de Baraqueville, point de départ de la rando du'' Chemin-des Lacs''.
Après avoir longé le lac du Val de Lenne , nous avons traversé le centre ville par la place François Mitterrand et rejoint un chemin, qui nous a conduit au du plan d'eau de Carcenac. Une remontée, puis la traversée de l'ex RN 88 et nous avons rejoins Vors, en passant à proximité de sa Fontaine Romaine qui alimentait Rodez (Segodonum), il y a deux mille ans. Hélas elle se trouve sur terrain privé, dommage !
Nous sommes retournés par l'autre berge du lac où, cachés dans une méandre du lac, des canards sauvages nous ont regardés passer...
Rando d'environ 10km probablement déjà faite par bon nombre d'entre nous. Mais on a beau les connaître, à chaque fois c'est différent et c'est ce qui fait le charme de cette activité, que nous aimons tant !
A bientôt pour d'autres aventures.
IF-GS
Et maintenant, un peu d'histoire
" La destinée de Baraqueville se révèle particulièrement intéressante car son aventure ressemble, par certains aspects, à celle des villes-champignons du far-west américain : l’histoire des « baraquiers » autorise, en effet, une comparaison avec celle des pionniers de l’ouest.
Le décor de cette contrée à l’époque de Louis XV se résume à une dorsale inoccupée, à un peuplement concentré dans les vallées et à des moyens de communication lents. L’ancienne voie romaine (relais au Lac, à la Mothe et au Pont de Tanus) et le Camin Roudanès (par le pont de Cirou) assuraient les échanges entre Rodez et Albigeois.
Vers 1740, l’intendant de Montauban (Lescalopier), établit les plans d’un vaste réseau routier qui devait lui permettre de contrôler le Rouergue et le Quercy depuis le chef-lieu de la généralité. Il décida, en 1743, que la route n°3 (Villefranche-de-Rouergue, Millau) emprunterait la dorsale du Ségala. Dans le même temps, il détermina le tracé de la voie n°5 (Toulouse, Lyon) par Carcenac et arrêta un itinéraire commun entre la Baraque de Fraysse et l’Étoile de la Primaube...
Au XVIIIe siècle, les charrois s’effectuaient au moyen de chars à bœufs, pour le trafic local, et de voitures à chevaux pour les échanges régionaux. Ces derniers concernaient aussi bien les voyageurs que les marchandises (notamment le courrier postal). Sur ces nouvelles routes, il s’avéra nécessaire d’implanter des relais-auberges. Ces établissements possédaient une étable à chevaux pour les changements de monture et quelques chambres pour les voyageurs qui entreprenaient de longs périples. Les premières « baraques » se manifestèrent au cours des dernières années de l’Ancien Régime sur la voie Toulouse-Lyon. Apparurent les baraques Saint-Jean, de Vors, de Fraysse… prenant le nom de leur fondateur (Fraysse en 1810) ou du lieu habité le plus proche.
La Baraque de Fraysse connut une expansion très lente. Elle comptait 15 habitants en 1866. Son développement resta étroitement lié à la vie économique du Ségala. En 1891, elle groupait 12 maisons et 78 habitants. On notait déjà la présence d’un embryon commercial et artisanal auquel on joignit, 1892, une poste avec télégraphe. L’importance de la Baraque de Fraysse s’accrut avec l’arrivée du chemin de fer (1902) qui provoqua la première révolution agricole du Ségala. La proximité de la gare de Carcenac offrit la possibilité d’augmenter les échanges. Aussi en 1906, la foire devenait mensuelle et quelques artisans s’installèrent tout au long de la route préfigurant la longue rue actuelle.
Face à cette croissance un peu anarchique et soudaine, la baraque de Fraysse dut choisir une nouvelle identité à la demande de l’administration des Postes. Le maire de Vors proposa une appellation très simple : Baraqueville.
La période entre 1920 et 1931 correspond à l’expansion de la culture de la pomme de terre. En 1929, lors du maximum de la production, la gare de Carcenac expédiait 30 à 40 wagons par jour. La crise de 1931/1935 stoppa cet élan malgré la construction d’un silo à céréales en 1938. Le développement de Baraqueville ne connut une nouvelle impulsion qu’à partir des années 1960. Le bourg se dota d’un collège d’enseignement général vers 1965, d’une gamme variée de commerçants et d’artisans. Puis s’ajoutèrent le bureau permanent du Crédit Agricole et la Brigade de gendarmerie. Partagée entre deux communes, Baraqueville ne pouvait supporter plus longtemps cette situation néfaste à la poursuite de son expansion. La fusion de Vors et de Carcenac-Peyralès permit la création de la commune de Baraqueville le 1er janvier 1973.
En construisant ces relais-auberges, le baraquier Fraysse ne pensait sûrement pas que ce simple lieu de passage deviendrait, 150 ans plus tard, un important centre de peuplement. "
Cet article provient du site de la mairie de Baraqueville. Il est extrait d’un livre de Daniel Crozes « Sur les Chemins du Ségala ».
Un avant goût du printemps...